U comme…Une maison

Pour ma première participation au Challenge AZ, je vous invite à faire connaissance avec mon environnement généalogique.

J’habite Vigneux-sur-Seine, et comme je l’ai expliqué dans un article précédent, une grande partie des terrains de la commune appartenait à deux grandes familles : les Chodron de Courcel et les de La Panouse. Les premiers sont connus pour une de leur membre, madame Bernadette Chirac et les seconds le sont car un de leurs membres a fondé le zoo de Thoiry. Quel rapport entre eux et moi? Ma maison! Cet article sera découpé en deux parties.

Lorsque nous avons acheté la maison, un détail a attiré notre attention, il y a une espèce de contrefort sur un des angles. Il semblait donc que ce mur (et peut être cette maison) existaient depuis longtemps et peut être que la construction précédente avait nécessité un tel contrefort à cause d’une taille imposante ou tout autre chose… Bref, les questions étaient là : depuis quand la maison existe-t-elle? A qui a-t-elle appartenu? Quelle est son histoire?

Sur l’acte de vente figuraient les 3 propriétaires précédents, les derniers connus l’avaient acquis en 1968 et ils avaient faits d’importants travaux qui en ont façonné l’aspect. Comment trouver les autres propriétaires?

Un premier tour aux services d’urbanisme municipaux m’a permis de trouver les plans des travaux qui ont eu lieu dans la maison et qui lui donnent encore aujourd’hui son aspect actuel. C’est bien pratique pour connaître les forces et les faiblesses de la maison, mais ça ne fait pas avancer la recherche. J’ai donc contacté les services des hypothèques et là, j’ai fait un grand saut. J’ai eu un historique plus important puisque les renseignements conservés remontaient à la fin du XIXe siècle et aux fameux La Panouse.

Parallèlement, le cadastre napoléonien, en ligne sur le site des archives départementales, indiquait une construction à l’endroit de la maison. Il y avait donc bien une bâtisse à cet endroit au début du XIXe siècle! Quelle émotion… MA maison, déjà existante en 1810!

J’ai donc recherché plus en avant, mais la carte de Cassini n’est pas assez précise. Les lieux-dits, toujours utilisés aujourd’hui, existaient déjà. Je vous la glisse ici pour le plaisir de partager de vieux documents si précieux :

Gallica, Carte de Cassini, feuille 1

Sur la site Géoportail, on peut, après avoir saisi une adresse, regarder l’évolution du paysage correspondant à cet endroit en faisant varier les fonds de carte. J’ai donc mis une carte d’état major de la première moitié du XIXe siècle et ma maison « matche » avec des constructions existantes.

Géoportail, carte Etat-Major (1820-1866)

Que chercher encore, une fois ces informations trouvées? Les propriétaires!

La cadastre napoléonien donne les numéros de parcelles, mais on retrouve aussi ce renseignement sur l’acte de vente de la maison. Attention, parfois, les numéros de parcelle ont changé selon les modifications subies par le cadastre. Un petit rappel s’impose. Le cadastre napoléonien est un cadastre parcellaire (il indique les parcelles) unique et centralisé, institué en France par la loi du 15 septembre 1807. La volonté de Napoléon Ier est d’établir un « état civil » de la propriété. Le cadastre est, dans sa conception, un outil juridique et fiscal, qui permet d’imposer équitablement les citoyens aux contributions foncières. Quant on est généalogiste, on doit quand même une fière chandelle à ce fameux Napoléon, qui dans sa volonté de centraliser et contrôler, nous a donné de beaux outils qui nous sont bien utiles aujourd’hui!

Pour trouver les propriétaires, rien de mieux que les recensements, mais aussi les matrices cadastrales, que l’on trouve aux archives départementales. La recherche est fastidieuse, mais ces matrices sont de vraies mines d’or car elles indiquent pour chaque parcelle les mutations (changements de propriétaires, la superficie des parcelles de même que leur valeur locative). Après avoir bien cherché, j’ai ainsi trouvé qu’en 1813, Monsieur Pichon est propriétaire des parcelles D56 (maison), D57 (mare) et D58 (jardin). Ces parcelles ont été renommées dans les années 60, mais elles correspondent en partie à la parcelle dont je suis propriétaire. Voilà donc ce que j’ai pu reconstituer sur ma propriété… (suite au prochain article)

Sources : carte Géoportail, Gallica, Wikipedia, armoiries de Vigneux sur Seine

4 thoughts on “U comme…Une maison

  1. C’est très intéressant ! Ma maison date de 1980 donc rien de très intéressant à creuser, par contre j’ai sur ma liste des tâches de retracer l’histoire de la maison de la grand-mère de mon conjoint en Belgique. Hâte de lire la suite.

  2. Une longue recherche mais toujours très intéressante. Il y a aussi dans la presse ancienne quelques fois des ventes par licitation qui donnent des indications sur les propriétaires (souvent nombreux) des lots.

Répondre à admin7690 Annuler la réponse

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