« Enquête sur un abandon »

Je viens de refermer le livre d’Olivier DEMORLAN, « Enquête sur un abandon ». Je ne cache pas que je l’ai lu en grande partie car il est préfacé par Jérome MALHACHE que j’ai la chance de connaître. Je me suis dit que s’il avait accepté de rédiger cette préface, c’est qu’il y avait des chances pour que l’ouvrage me plaise. Et bingo! Je l’ai dévoré!

Comme le dit Jérôme, quand on est passionné de généalogie, on pense toujours que raconter nos recherches est passionnant pour notre auditoire et que chacun va tomber en pâmoison quand on raconte le temps et les difficultés rencontrés pour trouver CET acte, celui que l’on cherche depuis si longtemps ou quand on retrouve la trace d’un individu! Et quelle désillusion quand on se rend compte que la personne en face de nous a décroché depuis bien longtemps…

Olivier Demorlan a réussi à raconter ses recherches sans être barbant et, à mes yeux, c’est un travail vraiment difficile à faire. Certes, la base de l’histoire est forte (un homme abandonné cherche à retrouver sa mère), mais le livre aurait pu être vite indigeste si l’auteur avait multiplié les démonstrations techniques. Il a réussi le tour de force de rendre compte de ses recherches précisément mais sans perdre le lecteur. Le suspens est intact jusqu’au bout du livre et l’émotion, souvent présente.

J’avoue sans honte avoir versé ma petite larme…et vous, avez-vous lu le livre? Qu’en pensez-vous?

Marie-Laure

5 thoughts on “« Enquête sur un abandon »

  1. Je l’ai dévoré aussi, bien sûr, l’histoire est forcément captivante pour tout généalogiste.
    Mais bon, pour être totalement honnête, j’ai trouvé que le style était parfois un peu simplet avec des commentaires un peu gnan-gnan. La femme blanche a la fin, mouarf…
    Quant à l’enquête en elle-même, passionnante. Mais on a l’impression que seul l’état civil a été utilisé (en plus de l’enquête de terrain) alors que certaines sources ne semblent pas avoir été abordées (je pense à celle de l’enregistrement notamment, qui sont incontournables dans des recherches descendantes).

    1. D’accord avec toi Murièle pour le style, mais je savais bien que je n’achetais pas le livre d’un lauréat d’un prix littéraire! 🙂 Et c’est vrai aussi que l’épisode du fantôme n’était pas nécessaire. Et oui, je crois bien qu’Olivier Demorlan n’a pas utilisé les tables d’enregistrement, il aurait peut être été plus vite!

    2. Bonjour Murièle,
      Tout d’abord, merci pour le beau compliment par lequel vous avez commencé votre commentaire. Ensuite, concernant le style, je pourrais vous répondre qu’ « Enquête sur un abandon » n’appartient pas au genre littéraire le plus noble de la littérature, à savoir le roman, pour lequel les éditeurs exigent, à juste titre, la qualité de style la plus élevée qui soit, mais à un genre plus modeste, quoique respectable, celui du récit. Qui plus est, il s’agit là du récit d’une enquête de terrain, pire, une enquête effectuée par un couple de généalogistes bénévoles passionnés, certes, mais amateurs (je me qualifie dans le livre de « Rouletabille ») sans prétention aucune. Lorsque l’enquête fut terminée, Serge, qui aimait bien mes mails, m’a demandé si j’accepterais d’en écrire le récit afin de le transmettre à son petit-fils unique, alors âgé de 9 ans, quand il aurait 18 ans. J’ai mis neuf mois à écrire ce texte et j’en ai tiré un manuscrit à dix exemplaires dont un pour Serge. Devant les réactions enthousiastes de mes libraires et des autres personnes à qui je l’ai fait lire (hors famille) qui se terminaient toutes par ces trois mêmes mots :
      « Il faut publier ! », j’ai tenté l’aventure sans trop y croire et ça a marché auprès de cet éditeur belge qui possède aujourd’hui quatre maisons d’édition qu’il a toutes créées. J’ai voulu écrire l’épisode de la dame blanche pour Serge qui rêvait de retrouver sa mère vivante (elle aurait eu 92 ans) et il adore ce passage qu’il voit comme un dernier adieu d’Yvonne, même si je comprends que vous puissiez trouver cet épisode simpliste, voire simplet. Par contre, je suis très étonné quand vous dites que nous n’avons utilisé que l’état-civil comme outil généalogique. Si ma mémoire est bonne, nous avons utilisé la filière militaire avec la fiche matricule du grand-père d’ Yvonne, document qui nous a fourni ses adresses successives, la filière religieuse avec l’acte de baptême d’Yvonne qui nous a donné le nom de son parrain dont le petit-fils vivant nous donnera la clé du mystère, ou encore la filière médicale qui nous permettra de découvrir le lieu de décès du père d’Yvonne dans l’hospice de Limeil-Brévannes (établissement que connaissait ma femme, médecin). Quant à l’enregistrement, il était inutilisable car les parents d’Yvonne étaient des gens de condition très modeste. La maman d’Yvonne était elle-même fille-mère, comme on disait à l’époque et le père d’Yvonne a terminé à l’hospice, on l’a vu.
      Voilà, j’espère que ces informations, livrées en toute amitié, vous auront un peu éclairée et que vous avez pris malgré tout du plaisir à dévorer mon livre !
      Bien cordialement,
      Olivier Demorlan

  2. J’ai moi aussi commandé le livre parce que Jérôme l’avait préfacé.
    Et je suis plus mitigée.
    Si j’ai trouvé la recherche intéressante et l’histoire touchante, j’ai été plus réservée sur le style employé. L’auteur, pour rendre l’histoire plus fluide j’imagine, utilise beaucoup les dialogues. Sauf que ces dialogues sont en fait une langue écrite transformée en dialogue. A mon niveau, je n’y ai pas cru une minute. Ou alors, si c’est le niveau de langage de personnes rencontrées dans des mairies ou dans des villages, j’avoue être agréablement surprise. Bref, le style m’a gêné. L’histoire m’aurait plus facilement emportée si elle avait été traitée en totalité comme un récit.
    J’ai aussi été gênée par les disgressions pédagogiques, qu’on retrouve souvent dans ce genre de livre, et qui à mon avis a plus sa place en note de bas de page, ou en supplément méthodologique à la fin du récit.
    Mais je pense que je suis probablement bien trop exigeante, et ca m’ennuie d’avoir un tel niveau d’exigence envers les autres, moi qui n’arrive pas à me décider à justement écrire …. peut-être parce que je mets la barre trop haut …

    1. Oui Brigitte, j’ai trouvé les dialogues artificiels, mais comme je l’ai répondu à Murièle, je ne m’attendais pas à un style littéraire poussé. Quant aux digressions dont tu parles, elles ne m’ont pas gênée car globalement, j’ai trouvé qu’il avait réussi à ne pas nous abrutir de détails généalogico-généalogiques, et c’est ce que j’ai aimé. C’est ma première expérience de livre « généalogique » car généralement, je suis rebutée par les détails et ça ne m’intéresse vite plus. Et puis, heureusement que nous n’avons pas tous les mêmes goûts, le monde serait ennuyeux!
      Enfin, pour l’exigence, on pourra en discuter si tu veux, je ne suis pas mal dans mon genre non plus! 🙂

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